Pico ruivo randonnée fermé : ce qu’il faut savoir avant de partir à Madère

Il est des sentiers qui vous appellent avec une douceur presque chamanique, comme une chanson ancienne que seuls les cœurs vagabonds savent encore entendre. À Madère, cette île sculptée par les vents et les vagues de l’Atlantique, le Pico Ruivo tient cette place : celle d’un sommet mythique, perché à 1 862 mètres d’altitude, depuis lequel le ciel mêle l’aube aux nuages, le silence aux battements du cœur.

Mais parfois, l’appel du sommet doit attendre. Car le chemin peut devenir impraticable, et le rêve de la rando jusqu’au toit de l’île, suspendu. Récemment, une fermeture du sentier menant au Pico Ruivo a intrigué, puis frustré nombre de voyageurs. Alors, que faut-il savoir avant de boucler ses chaussures de marche et de s’élancer sur cette crête céleste ? Ouvrons la carte, ajustons la boussole, et prenons un instant pour écouter la montagne.

Pourquoi le sentier du Pico Ruivo est-il parfois fermé ?

Le relief volcanique de Madère n’est pas qu’une splendeur géologique : il est aussi capricieux. Les sentiers qui serpentent entre pics et abîmes doivent composer avec les humeurs du climat et les aléas de la terre. Le chemin principal pour atteindre le Pico Ruivo — en particulier celui reliant le Pico do Arieiro au sommet, l’un des treks les plus célèbres de l’île — est parfois fermé pour raisons de sécurité.

Les causes les plus fréquentes ?

  • Glissements de terrain causés par des pluies abondantes.
  • Effondrement de portions de sentier ou détériorations des tunnels et passerelles taillés dans la montagne.
  • Travaux de maintenance effectués par les autorités pour renforcer ou sécuriser l’itinéraire.

Il ne s’agit pas de simples caprices administratifs : la montagne impose ses règles, et elle exige respect et prudence. Un sentier fermé n’est pas un obstacle, mais un message : « pas aujourd’hui, voyageur… ».

Lire aussi  Les conseils indispensables pour voyager avec des enfants en bas âge

Comment savoir si l’accès est ouvert ?

Ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver lorsque l’on prépare son itinéraire depuis son salon, entre guide de voyage et vidéos YouTube partageant des images éthérées de crêtes baignées de brume. Pourtant, quelques réflexes simples permettent d’éviter les déconvenues :

  • Consulter le site officiel de l’IFCN (Instituto das Florestas e Conservação da Natureza de Madère) : c’est la source la plus fiable en temps réel.
  • Passer un coup de fil ou un e-mail à votre hébergement à Madère ; les locaux sont souvent très bien informés et heureux de vous aider.
  • Jeter un œil aux forums de voyageurs et groupes Facebook récents : les randonneurs partagent volontiers leurs expériences de la veille ou du jour-même.

Et pour ceux qui aiment improviser, une astuce toute simple : se rendre le matin même au Pico do Arieiro, le point de départ du fameux sentier jusqu’au Pico Ruivo. Parfois le site web n’est pas à jour, mais les gardes forestiers présents sur place peuvent vous confirmer l’état du chemin avec précision.

Y a-t-il d’autres chemins pour atteindre le Pico Ruivo ?

Oh que oui — et c’est aussi ce qui fait la richesse de Madère : sa topographie en labyrinthe d’altitude offre plus d’un sentier pour qui sait regarder au-delà de la voie royale. Si la randonnée mythique du Pico do Arieiro est fermée, vous pouvez opter pour une alternative bien moins fréquentée mais tout aussi magique :

  • Depuis Achada do Teixeira : c’est le chemin le plus court et le plus accessible vers le sommet, environ 6 km aller-retour. Une belle option si vous voyagez avec des enfants ou souhaitez une approche plus douce.
  • Par la vallée de Ribeira da Janela : une traversée plus sauvage, moins connus des touristes, pour les courageux et les endurants.
  • Depuis Encumeada : un itinéraire exigeant au cœur des forêts de lauriers classées par l’UNESCO, où chaque pas évoque un conte ancien.
Lire aussi  Les meilleures applications pour faciliter vos déplacements lors de vos séjours à l'étranger

Chacun de ces chemins révèle une autre facette du Pico Ruivo, plus intime peut-être, comme si l’absence des foules permettait un vrai dialogue avec la montagne.

Une fois là-haut : ce que l’on voit… et ce que l’on ressent

Atteindre le sommet du Pico Ruivo, c’est comme sortir d’un rêve. On émerge dans un monde suspendu, où les nuages jouent à cache-cache avec les crêtes. Le regard se perd vers l’horizon où l’île semble presque flotter dans les airs. En silence, on distingue São Jorge au loin, et parfois même Porto Santo par temps clair.

Mais ce n’est pas tant ce qu’on voit qui marque, que ce qu’on ressent. Là-haut, le vent porte encore les prières des anciens, ceux pour qui cette montagne était presque divine. Et au milieu des cairns déposés par les marcheurs, on se surprend à laisser, nous aussi, quelque chose derrière nous. Une peur. Un doute. Un souvenir à alléger.

Je me souviens d’un vieux randonneur croisé lors de mon ascension par Achada do Teixeira. Il portait une canne noueuse sculptée à la main et m’a simplement dit : “Ce n’est pas le sommet qu’on gravit, c’est soi-même qu’on découvre.” Et depuis, je reviens souvent là-haut, dans mes pensées.

Et si le sentier est fermé… que faire à la place ?

Madère ne se résume pas à ses sommets, même si ceux-ci font rêver. Si la fermeture du Pico Ruivo vous prend de court, voici quelques idées pour combler ce vide apparent :

  • Explorer les levadas : ces anciens canaux d’irrigation qui serpentent la montagne offrent des treks superbes, comme la Levada do Caldeirão Verde ou la Levada das 25 Fontes.
  • Flâner dans les villages perdus comme Curral das Freiras ou São Vicente, lovés dans les creux de vallée.
  • Partir tôt pour admirer le lever du soleil depuis le Pico do Arieiro lui-même : accessible en voiture, même sans randonner, la vue y est souvent surréaliste.
  • Visiter le jardin botanique de Funchal ou vous perdre dans les ruelles de la vieille ville, entre azulejos et parfums de maracuja.
Lire aussi  Comment se déplacer de manière responsable et écologique lors de ses voyages

À Madère, chaque détour révèle son lot de beauté cachée. Un chemin barré n’est jamais une impasse — juste une invitation à découvrir autre chose.

Petits conseils d’un marcheur rêveur

Avant de refermer ce chapitre insulaire, quelques souvenirs en forme de conseils, glanés sous la pluie, au détour d’un belvédère ou au creux d’une conversation :

  • Ne jamais randonner seul(e) sur les itinéraires les plus techniques, surtout par mauvais temps. La montagne, ici, est parfois facétieuse.
  • Prévoir des vêtements chauds même en été. Le sommet est souvent battu par les vents et culmine au-dessus des nuages.
  • Prendre une lampe frontale si vous démarrez tôt ou envisagez un retour au coucher du soleil. Les tunnels du sentier Pico do Arieiro – Pico Ruivo sont plongés dans l’obscurité totale.
  • Respecter la montagne comme un temple ancien : ramassez vos déchets, restez sur le sentier, et laissez les fleurs sauvages là où vous les avez trouvées.

Et surtout, prenez le temps. Non pas celui des horloges, mais celui du cœur. Sur cette île de feu et d’eau, tout semble vouloir nous rappeler que chaque pas compte, et qu’aucun sommet ne vaut plus que le souffle qui nous y conduit.

Alors, Pico Ruivo ou non : partez. Grimpez. Écoutez. Et laissez Madère murmurer à votre oreille son éternelle chanson de brume et de lumière.

Article similaire